Au XVIIIe siècle, le luth évolue encore. Très semblable au luth Renaissance dans sa facture, le luth Baroque voit son nombre de chœurs augmenter, par ajout de cordes dans les graves. On arrive ainsi couramment jusqu'à 13 chœurs. Le manche ne continue cependant pas à s'élargir : ainsi les cordes les plus graves se retrouvent “hors manche”, c'est-à-dire qu'elles sont toujours jouées à vide.

Instrument de musique d'ensemble, le luth Baroque est une pièce maîtresse de l'orchestre baroque dans lequel il assure, avec la viole de gambe et le clavecin, la basse continue. Mais c'est aussi un instrument soliste à part entière quand il se trouve en des mains expertes.

Dans le début du XVIe siècle, en raison des nouveaux besoins expressifs de polyphonie de la Renaissance, le luth médiéval commence à subir une série de changements qui le rendent plus polyvalent. D'abord, le jeu au plectre est délaissé au profit du jeu aux doigts, qui permet de jouer plusieurs cordes à la fois. Ensuite le luth voit son nombre de cordes augmenter : 5 chœurs dans un premier temps puis 6 et jusqu'à 10 au début du XVIIe siècle. Son importance dans la musique européenne de cette époque est attestée par le vaste héritage des œuvres écrites par des compositeurs en Italie, en France, en Allemagne, en Angleterre, en Hongrie...

La vihuela de mano est l'instrument le plus représentatif de la Renaissance espagnole : elle a joué au cours du siècle d'or (XVIe s.) un rôle majeur en Espagne, comparable à celui du luth dans les autres pays d'Europe.